Sous la dalle.

Euh… là, vous vous demandez de quoi je vais bien pouvoir vous parler ???

Certes on connait une tonne d’expressions, toutes plus élégantes les unes que les autres telles « j’ai la dalle », « que dalle », « se rincer la dalle » ou encore la très chic « avoir la dalle en pente ». Dans un langage peu châtier, la dalle représente en effet le gosier, la gorge… il y a toutefois peu de chances qu’il s’agisse de cela. Mais alors, sous la dalle, qu’est-ce que ça signifie au juste ?

D’un point de vue architectural, puisque c’est là notre sujet, « L’urbanisme de dalle est la séparation totale des cheminements piétons et de la circulation automobile. Pour cela, on crée une dalle c’est-à-dire un sol « artificiel ». Le(s) niveau(x) souterrain(s) abrite(nt) les transports en commun et les approvisionnements des magasins. Le niveau 0 (le sol naturel) est donné aux voitures particulières. La dalle est réservée aux piétons. »

Au sens où on l’entend aujourd’hui, l’espace sous dalle est donc sous-terrain et davantage destiné à de l’utilitaire qu’à de la flânerie.

Pour illustrer cette définition, quelques dalles connues voire célèbres 🙂 Beaugrenelle (Paris 15), la Part Dieu (Lyon 3), Olympiade (Paris 13) et évidemment la Dalle de la Défense (92). C’est aujourd’hui à cette dernière que nous allons nous intéresser.

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Et bien figurez-vous que sous ces dalles, il y a des mètres carré à ne plus savoir qu’en faire…plein ! On parle de 45 000 m², rien qu’à la Défense !! Et oui, quand même ! Et les mètres carré dans les métropoles, ça représente beaucoup, beaucoup d’argent ! Alors évidemment, ça intéresse les investisseurs et autres promoteurs. Ça, on aurait pu s’en douter sans boule de cristal.

 

Mais nous, en quoi devrait-on se sentir concerné ?  

Et bien tout bonnement parce qu’on va nous y mettre !!! Et boom, je vous entends déjà crier au scandale (français ou pas français ?:)) « Les sous-sols, c’est sombre (voire lugubre), ça sert de vide sanitaire ou de vide ordures, ça pue, c’est moche ! Et on voudrait nous y mettre ? No kidding ? » Non mais dis donc monsieur le promoteur, tu crois vraiment que je vais aller m’enterrer pour que tu puisses mettre les sousous dans ta popoche ? Moi, j’veux des espaces verts, du bien-être et des zones de relaxation ! »

Alors je te préviens, si tu veux vraiment que j’honore de ma présence tes terriers de lapins, va falloir envoyer du lourd ! »

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Les projets

PAS DE PANIQUE !!! Effectivement de prime abord, on peut avoir des réserves mais les projets qui se profilent voire ont déjà vu le jour n’ont rien de terriers et ne sont en aucun cas l’occasion de se faire des nœuds à l’estomac et perdre 12 ans d’espérance de vie 🙂

En charge de la gestion du quartier d’affaires, Defacto a de grandes ambitions pour faire de la Défense un lieu qui vibre et s’en donne les moyens.

 


L’Alternatif,  la preuve en images

Ouvert en octobre 2017, l’alternatif est donc un endroit qui se veut…différent ! D’un espace à l’attrait très relatif à savoir un parking, Defacto a souhaité faire un lieu de culture et de rencontre. Le pari était osé mais le résultat est plutôt très réussi !

Sur 1600 m² se développent donc un restaurant, un espace d’exposition, une salle de spectacle et même un studio d’enregistrement ! Ouvert à tous, on s’y rend aussi bien pour se détendre, que découvrir, travailler que se restaurer.

Sur le papier, c’est sympathique mais en vrai ? Evidemment, je m’y suis rendue…parce que mon p’tit côté Saint Thomas et moi, on ne croit que ce qu’on voit 🙂

Brut, épuré, décalé.

Pour la claustrophobe que je suis, la visite de ce lieu un peu particulier tenait du crash test…ça passait ou ça cassait !!! Après m’être imprégnée des lieux, pour moi qui travaillai jadis au sous-sol de la Tour Montparnasse, je peux vous dire que j’avais l’impression d’être à l’Elysée 🙂  Les espaces lounge, le mobilier design et la déco épurée m’ont charmé. La lumière naturelle et le volume des espaces ont fini de me convaincre. L’Alternatif est définitivement un lieu où l’on se sent bien et où l’on respire.

 

 

Si de tels projets nous interpellent, réjouissons-nous car nombre d’autres sont à l’étude ou en cours de réalisation.

Projet OXYGEN (le Belvédère)

Situé au métro Esplanade de la Défense et face au pont de Neuilly (bonjour la vue de ouf), OXYGEN fera la part belle au végétal. C’est donc au milieu de la chlorophylle que se développeront des restaurants, des espaces destinés à l’événementiel et un coworking.  Un projet signé Stéphane Malka dont la vision résolument contemporaine n’est plus à prouver. Premier déjeuner sur l’herbe prévu au printemps 2019 !

Projet TABLE SQUARE (sous le plateau)

Situé sous la place de la Défense, ce projet prévoit de réinvestir un espace autrefois occupé par la galerie Defacto puis des commerces. Objectif ? En faire un lieu dédié à la gastronomie. En-faim (jeu de mots du jour :)), j’ai envie de dire… le périmètre manquait cruellement d’offres pour nourrir les quelques 200 000 bouches (salariés, habitants et étudiants) du périmètre ! D’ailleurs, si on peut en profiter pour formuler quelques requêtes, j’aimerais :

  • du fast (pour quand on travaille beaucoup pour signer le gros contrat)
  • du bio et home (pour quand on est très fatigué après avoir beaucoup travaillé pour signer le gros contrat)
  • et du gastronomique (pour quand on a signé le gros contrat :))

Bref. Une exploitation de l’espace sur et sous dalle est donc prévue. Avec 2000 m² sous dalle, les rêves les plus fous sont permis….à commencer par un bar Lounge !  A suivre !

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Et demain ?

Rien qu’à la Défense, des milliers de mètres carrés sous dalle attendent leur tour pour (re)voir le jour.

3 zones peuvent encore voir naître ces projets d’un nouveau genre.

  • L’Atelier, espace de 800 m² anciennement occupé par l’artiste Raymond Moretti jusqu’à son dernier souffle. On raconte que Le Monstre y sommeille toujours… Lien
  • La Cathédrale – vide technique de 4 500m² aux hauteurs sous plafond vertigineuses pour un ensemble qui pourrait devenir majestueux.
  • Les bassins des Cathédrales Englouties – presqu’un titre de roman pour cet enchevêtrement de passerelles et de bassins.

 

Epilogue

Alors, rassuré (e) ?

Force est de constater que joindre la rentabilité des espaces à l’exploitation intelligente et différente de ces derniers est, pour le moment, plutôt une réussite.

La dalle et ses entrailles regorgent d’espaces à la superficie gigantesque et au volume fou, à la structure brute et aux possibilités énormes qui permettent les projets les plus ambitieux pour peu qu’on se dédouane de certains a priori et qu’on s’autorise à voir les usages différemment.

Originalité et techniques architecturales peuvent transformer ces lieux, enterrés certes mais pas forcément aveugles, pour toujours plus de culture, de bien-être et d’échange.

Alors, laissons les architectes et autres investisseurs prendre des initiatives, nous proposer des choses innovantes, et voyons les choses autrement, changeons nos habitudes et restons ouverts !

Et vous, qu’est-ce que vous aimeriez voir dans ces espaces ?

 

Pour plus d’informations

Si cette projection sur les quartiers de bureau vous intéresse, je vous recommande le dossier lu dans la revue In Interiors de décembre 2017. Pour y accéder, cliquez ici.

Autres sites à consulter

Site La Défense

Site Stéphane Malka

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