L’expérience Pop Up.

 

Acheteeer, acheteerrr, acheteeerrr !!!!! Cet acte, assez basique, revêt un caractère de plus en plus différenciant.

Nuxe, Ugg, Rad, Weston, Sok Sabai, Yato….Petits et grands sans exception, tout le monde se met au pop-up store ! D’ailleurs, c’est simple, si avant ton 3ème bilan, t’as pas ouvert ton pop-up, la messe est dite : t’es pas dans le coup (non, t’as quand même pas raté ta vie) !

De quelques jours à plusieurs mois, le principe du pop-up est donc, pour une marque, d’investir de façon TEMPORAIRE un lieu pour y vendre ses produits. Sur le papier, rien de fou fou mais comme elles sont de plus en plus nombreuses à tenter l’expérience, je me suis dit que cet engouement méritait bien un p’tit décryptage !

Do you pop up or not !

Vous allez me dire, les pop-up ne datent quand même pas d’hier….et je vais être obligée de reconnaître que cela est très vrai… sauf que….pour moi, il y a un avant et un après…

A ces débuts, le pop-up, répondant également au doux nom de boutique éphémère, avait pour vocation de permettre à de jeunes créateurs n’ayant pas les moyens d’avoir une boutique en propre d’exposer les créations et d’aller à la rencontre de leurs clients. Décorée avec les moyens du bord, l’attrait venait clairement plus des produits que du lieu en lui-même. Après, force est de reconnaître que, pour nous, c’était tout de même l’occasion d’accéder à des produits exclusifs, puisque par essence on ne les trouvait pas partout ! Mais bon, coté expérience client, on ne va quand même pas dire que c’était l’éclate. En bref, on y allait pour acheter, et juste pour acheter !

Et maintenant ?

Depuis quelques temps, cette tendance répond à un nouveau concept ayant fait son apparition en 2010. On parle bien ici d’urbanisme transitoire ! Et oui, votre vocabulaire s’est encore enrichi d’un nouveau mot qu’il pourrait être opportun de ressortir au prochain dîner 🙂 (à retrouver dans le Lexique des tendances ).

Pour faire simple, l’urbanisme transitoire correspond à l’occupation provisoire d’espaces dont la destination finale n’a pas encore été arrêtée ou en cours de réhabilitation.

Alors, évidemment, la vocation économique de cette tendance saute aux yeux : rentabiliser le foncier.  Laisser des espaces inoccupés, a priori, ça donne de l’urticaire à certains…à moi pas trop j’avoue !

Perso, ce qui m’intéresse, c’est l’expérience client (la fameuse) que ça nous procure. Et si elle est plutôt agréable, j’ai envie de dire qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien !

Il conviendra donc de distinguer 3 cas (des années d’observation, des heures d’analyse pour vous fournir cette synthèse de la situation. Je requiers donc votre plus grande attention ! )

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Le pop-up version grand luxe

Pour qui ? Pour les marques, très implantées sur Internet, qui veulent toutefois se frotter à une réalité moins virtuelle et de façon général, à toutes celles qui ont un bon gros budget com’.

Soyons clair, le but ici n’est pas de faire des économies mais justement de proposer quelque chose de différent à leurs clients, habitués à un réseau de boutiques traditionnelles…et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils se font plaisir ! On scénarise à fond, on magnifie les produits, on raconte une histoire….le pop-up pour les grandes marques, c’est ni plus ni moins qu’un coup de com’. L’objectif ? faire parler de soi et véhiculer une image de marque « dans le coup ».

A titre d’exemple, Weston, chausseur de luxe, a investi il y a quelques mois l’ancien Gaumont des Champs Elysées…MAGNIFIQUE ! Trio gagnant ! Le propriétaire des lieux rentabilise cet espace inoccupé, la marque réussit son événement (et accessoirement dans le cas présent, reste présent dans le quartier pendant les travaux de son flagship situé juste en face) et pour le client qui bénéficie du même conseil, de la même offre dans un cadre original, l’expérience est des plus agréables.

 

Le mass pop-up en centre commercial

Pour qui ? En général, des marques de moyenne envergure qui veulent gagner en visibilité et profiter d’une saisonnalité (Noël, soldes…) pour augmenter les ventes.

Les centres commerciaux font effectivement la part belle aux pop-up…. Certains leur font juste de la place pendant que d’autres ont été pensés pour les accueillir. Initialement délimités par de simples tréteaux, les pop-up font désormais des efforts pour mettre en musique et optimiser cet espace réduit mais qui leur permet d’être présents dans des lieux à forte affluence. Pour nous, c’est assez transparent, les marques présentes se fondent parmi les autres boutiques et font vivre davantage ces espaces de consommation, ce qui est toujours une bonne chose car le consommateur (je, tu, il, nous, vous, elles) aime le changement et la nouveauté !

Le pop-up à l’ancienne

Pour qui ? Tous les créateurs qui débutent et dont le budget com’ a des allures de peaux de chagrin…

Cette formule a donc encore de beaux jours devant elle ! Mais elle évolue. Désormais, coté aménagement, si flou artistique ou inspiration industrielle il y a, c’est complètement orchestré. Plusieurs marques d’un même univers se regroupent souvent pour accéder à des emplacements de premiers choix (et organiser au passage un p’tit cocktail de vernissage pour leurs meilleures clients (dont je fais partie) et les « fameuses » bloggeuses (dont j’essaye de faire partie :)) ). Entre petits fours et champagne, on découvre en exclusivité les nouveautés, on papote avec le créateur….C’est donc, vous en conviendrez, un moment plutôt plaisant qui s’offre à nous !

Où trouve-t-on ces pépites ? Un peu partout mais principalement dans le Marais.

A première vue, on y voit donc que des avantages….le seul inconvénient, s’il fallait en trouver un, est que parfois, justement c’est un peu trop éphémère… A peine le temps de dire ouf, que c’est déjà fini ! Eh oh, les gens….quand on a un boulot et des enfants, le pop-up qui dure 10 jours, c’est difficilement gérable 🙁  …pour peu, en plus, qu’il y ait une grève des transports ou une petite crue comme en ce moment, c’est complètement mort … Moralité : soit c’est top, soit t’en prends pour 3 ans de frustration !!!!!

 

EPILOGUE

Finalement, la question n’est pas de savoir comment on vit le développement de ce mode de distribution, non, non, non, the question is…. Le pop-up, effet de mode ou tendance durable ?

Nos habitudes de consommation vont-elles durablement changer ? En fait, elles ont déjà changé. Ainsi, les français ont dépensé 72 milliards d’euros sur Internet en 2016 (bravo, les français, belle perf :)) soit 15% de plus qu’en 2015. A ce rythme, on peut donc se demander quel est l’intérêt économique pour une marque d’investir dans un fonds de commerce et d’avoir pignon sur rue ? Est-ce que finalement, l’avenir n’est pas d’être présent sur Internet et d’organiser son pop-up de temps en temps pour buzzer ? Est-ce qu’au même titre qu’on s’oriente vers le flex-office au bureau, on ne va pas arriver au flex-shop dans la rue ? En tout cas, j’ai l’impression qu’on a plutôt intérêt à être flex dans les années à venir 🙂

Sans boule de cristal, difficile de répondre à cette question mais en attendant, vous trouverez ci-dessous les pop-up les plus tendances du moment !

 

Et vous, vous êtes plutôt internet ou boutique ?

 

Les pop-up du moment

Weston – 114 avenue des Champs Elysees, 75008 Paris Lien

Yato – 4 rue Guillemites, 75004 – 1 au 28/2/2018 – Lien

Daniel Welligton – Centre commercial Beaugrenelle, 75015 – du 4/12/17 au 28/2/18 – Lien

Ugg – Centre commercial les 4 temps, la Défense – Lien

 

On arrive après la fumée des cierges….mais ça revient bientôt !

Sok’Sabai – Lien

Petit Bambou – Lien

 

Pour en savoir plus sur l’urbanisme transitoire, consulter le site de L’Institut Aménagement Urbanisme Ile de France.